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  • Photo du rédacteurLa Tribune du bob'Art

8/13 : Dans les souterrains, Didier Rykner ne voit rien.

Ah ! Didier Rykner… Nous avons compris ainsi, peu à peu, sa petite vie mélancolique : il avait dû rêver longtemps de restaurer le patrimoine et le voilà aujourd’hui à pester après ceux qui œuvrent concrètement pour lui.


Et non seulement il peste mais en plus il écrit à charge, sans maîtriser son sujet. Il suffit de lire la première phrase de son article sur les souterrains pour s’en convaincre : « Ce que l’on appelle aujourd’hui les souterrains du château de La Barben – là où nichaient les chauves-souris – est en réalité bien davantage que cela ». Concernant les chauves-souris, nous avons déjà longuement pris le temps de corriger M. Rykner dans un précédent article sans qu’il daigne pour autant prendre la peine de se corriger ou de retirer son article mensonger. Les chauves-souris sont donc dans les salles 11 et 12 (voir le plan).


Plan des souterrains : les chauves-souris se trouvent dans les espaces surlignés

(©GCP, mars 2021).


M. Rykner évoque aussi des salles « lourdement transformées », « des travaux sur monument historique classé » tout en admettant quelques lignes plus loin que « s’il est certain que les travaux ont profondément altéré les lieux, les décors cachent la structure et empêchent souvent d’apprécier l’importance des dégâts » : le lecteur admirera cette subtile façon qu’a Didier Rykner de signifier qu’il est certain de ses accusations, tout en étant incapable de le prouver. Assurément, une belle leçon d’honnêteté intellectuelle et de journalisme.


Les souterrains où se joue ce parcours immersif – et non cette « attraction », comme le dit Didier Rykner – racontant la vie de Claude de Forbin sont loin, très loin d’avoir dénaturé, détruit ou dégradé le monument comme nous allons le montrer. Que Claude de Forbin soit d’une branche familiale différente des Forbin de La Barben ne change d’ailleurs absolument pas le caractère éminemment illustre de sa vie et l’identité provençale de la branche des Forbin-Gardanne dont est issu Claude de Forbin : on ne voit donc pas bien où se situe le manque de « cohérence historique » dont parle Didier Rykner, Rocher Mistral étant consacré à la Provence dans son ensemble, à son histoire et à ses personnages illustres. Ainsi, des extraits de l'œuvre de Marcel Pagnol sont également joués au Rocher Mistral. L’écrivain n'a pas de lien avec le château de La Barben.

Mais revenons-en aux accusations de « destructions, dégradations ou détériorations d’un immeuble classé au titre des monuments historiques » que formule M. Rykner. Il est regrettable, en effet, que Didier Rykner affuble à ce point Rocher Mistral sans pouvoir prouver aucune de ses allégations. Il trouvera dans cet article de nombreuses photographies et captures d’écrans prouvant nos affirmations.

Ainsi, pour la deuxième salle du parcours Forbin, le chevalier de la Royale, s’ « il paraît difficile [à Didier Rykner] d’avoir installé toute cette machinerie sans la détériorer [la salle] », c’est bel et bien la prouesse technique que Rocher Mistral a réalisée. Tous les décors de cette salle et de l’intégralité des parcours immersifs de Rocher Mistral ont été fait sur des structures autoportées, n’étant donc pas fixées, de quelque façon que ce soit, au bâti. La cale de navire où coule de l’eau et où bougent cordes et chaînes n’a donc pas eu « les conséquences […] sur l’intégrité de cette salle » qu’imagine M. Rykner. Il en va de même pour la troisième salle, où est représenté le port de Marseille et pour toutes les salles suivantes : tout a été fait dans le respect du monument sur la base de structures autoportées. Que M. Rykner ne cautionne pas l’usage et les aménagements réversibles fait par Rocher Mistral au château de La Barben est une chose. Mais qu’il affirme avec autant de certitudes que ces aménagements détruisent ou abîment le monument en est une autre. S’il peut y avoir débat et différences de vues sur la reconversion des monuments historiques, il ne peut en revanche y avoir débat sur le respect du monument qui a guidé l’action de Rocher Mistral.

Ces trois photos montrent 1° la salle d'armes avant les aménagement, 2° la salle durant la conception de la cale de navire, 3° l'espace laissé entre la cale autoportée et le bâti (©Rocher Mistral, 2021).


La réserve avant les aménagements : la salle servait alors de remise pour le bois. La réserve durant la pose des structures autoportées : on voit bien que le bâti est respecté (©Rocher Mistral).


L'ancienne cuisine avant et après : encore une fois, la structure est autoportée et respecte le bâti (©Rocher Mistral).


Apportons donc encore quelques corrections aux fausses informations répandues par Didier Rykner :


  • M. Rykner évoque notamment à la sortie de la taverne, un « sol [qui] n’est certainement pas celui qui s’y trouvait avant les travaux » : Bravo ! C'est vrai !! Mais ce que Didier Rykner ne sait pas, c’est que ce sol a été élaboré en béton sculpté sur une bâche et un géotextile remontant légèrement pour protéger le « vrai sol » et le bas des murs. Respect du monument et réversibilité, donc.

Sol de la galerie avant et après : on distingue bien la bâche et le géotextile sous le béton sculpté pour protéger le bâti sur la gauche de la deuxième photo (©Rocher Mistral).


  • « Le système d’éclairage [du cachot] dont on ne sait exactement où il se trouve » dont parle M. Rykner se trouve tout simplement dans le cachot : l’intérieur de cette pièce étant invisible au public, le système a simplement été posé sans dégrader le bâti.

  • Les rochers que Didier Rykner dit n’être « pas factices » sont en revanche bel et bien factices : il ne s’agit donc pas « du roc sur lequel est construit le château qui affleure » : ce décor est conçu en polystyrène et est fixé sur une plaque en contreplaqué épousant la forme du rocher et à l’aide d’une mousse expansive se brossant très facilement s’il fallait le retirer. Rocher Mistral est sans doute très heureux de voir Didier Rykner, expert du patrimoine, tomber dans le panneau.

  • Les deux photos avant-après que montre Didier Rykner de la salle où se trouve la proue d’un navire en pleine bataille – et non « dans la tempête » – ne permettent pas de comprendre véritablement l’aménagement qui a été fait : en effet, la photo avant montre le fond de cette galerie, lorsque la photo après montre le début de la galerie. Le fond est resté intact, notamment pour héberger les chauves-souris et a donc été isolé phoniquement et tempéré en conséquence. L’aménagement de cette galerie, quant à lui, a été encore une fois élaboré à partir de structures autoportées ne détériorant pas le bâti.

Structure autoportée sur laquelle est venu se poser le bateau en pleine bataille (©Rocher Mistral).


  • Quant à l’arbre de Judée qui a en effet été abattu, Rocher Mistral a obtenu l’accord écrit pour l’abattre de Robert Jourdan, Conservateur régional des monuments historiques (CRMH), en raison de « leur position et impact sur les maçonneries, vu leur origine spontanée aussi ». Cet abattage a donc été autorisé par le CRMH qui, nous semble-t-il, est plus légitime que Didier Rykner pour juger de la chose : si M. Rykner avait eu connaissance de cette information et fait sérieusement son enquête, il ne qualifierait pas cet abattage de « scandale ». Le véritable scandale aurait été de laisser cet arbre en connaissance de cause sur les maçonneries et le monument.


Capture d'écran d'un mail du 2 décembre 2020 de Robert Jourdan, CRMH, donnant son accord pour l'abattage d'arbre fragilisant le bâti existant (©Rocher Mistral).

  • Quant à l’escalier détruit dont parle Didier Rykner, il ne s’agit en rien d’un élément historique ou remarquable du monument mais seulement d’un emmarchement principalement fait de ciment et réalisé au XXe siècle. L’escalier se situant quelques mètres plus haut, en pierre et relevant pour le coup véritablement du monument historique, a pour sa part été conservé et les aménagements conçus autour ont été élaborés sur la base de structure autoportées épousant la silhouette de l’escalier : cela atteste encore une fois de la volonté de Rocher Mistral de ne pas altérer le monument historique. Pourquoi, en effet, Rocher Mistral se serait-il donné la peine de concevoir une structure autoportée respectant le bâti pour tous ses aménagements et pas pour « l’escalier » détruit qu’évoque M. Rykner ? La seule réponse logique est que le fameux escalier détruit n’avait aucune valeur monumentale.

  • Quant aux opinions de M. Rykner sur le parcours immersif en tant que tel, nous le renvoyons à ce que nous disions dans notre sixième article.


La conclusion de cet article ? Le lecteur la tirera de lui-même sans trop de difficultés. La suite dans deux jours…


Maxime Bertin


Si vous avez des témoignages ou des informations à nous transmettre, vous pouvez nous écrire à contact@latribunedubobart.com .

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