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  • Photo du rédacteurLa Tribune du bob'Art

À nos lecteurs

Chers lecteurs,


Depuis des années, chacun constate les mille peines que rencontrent les acteurs du patrimoine pour mener à bien leurs projets. Les monuments emblématiques du pays et particulièrement à Paris cachent de plus en plus mal la forêt de défis qui attendent les propriétaires privés comme publics. La concurrence est féroce, notamment en province où la densité de monuments au département est sans doute inégalée au monde. La réglementation est stricte, à plus forte raison lorsqu’intervient un quelconque niveau de protection. Les coûts de restauration et d’entretien sont pharaoniques. Et comme si cela ne suffisait pas, beaucoup subissent en plus la pression médiatique et politique d’un tribunal de l’art dont l’influence n’a fait que croître depuis 20 ans.


Le 7 avril 2003, Didier Rykner fonde ainsi La Tribune de l’Art, dont l’un des premiers objectifs est de « dénoncer ces atteintes inadmissibles au patrimoine ». L’intention est noble : nous ne faisons pas le procès de ses intentions. Nous lui disons simplement que de justes intentions servies par une méthode injuste sont bien peu de choses face aux défis actuels du patrimoine.

Car c’est là que le bât blesse. La méthode de Didier Rykner est contre-productive, paralysante pour nombre de propriétaires, de décideurs, de politiques. Pris entre la nécessité d’agir et l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de leur tête à la moindre incartade, ils cèdent finalement à la passivité pour ne surtout pas faire de vagues. Pas d’autre issue, dès lors, que de concevoir le patrimoine comme un musée à conserver tel quel, à ne surtout pas faire vivre ni évoluer, afin que dans vingt ans, dans cent, dans mille ans, nos monuments soient toujours identiques et qu’on se dise alors : « ainsi, le XXe fût donc le dernier siècle de l’histoire de France et plus rien d’autre ne put jamais sortir de ce pays que des voitures électriques ».

Car c’est là le second problème de Didier Rykner. Sa conception du patrimoine ne correspond pas à sa réalité actuelle. Bien sûr, les monuments emblématiques de notre territoire, les Versailles, les Louvre, les Notre-Dame ou les Mont-Saint-Michel doivent demeurer inchangés tant ils sont symboliques. Pour le reste, l’urgence et le besoin d’attractivité de l’immense majorité de nos monuments exigent qu’on s’autorise à les laisser vivre selon des usages adaptés à notre temps et dans le respect de ce qu’ils sont : ainsi, le patrimoine local pourra témoigner concrètement de l’héritage du passé à faire fructifier pour l’avenir.


Nous ne pouvons donc nous résoudre à ce que Didier Rykner bénéficie encore de ce statut de protecteur du patrimoine. On ne protège pas le patrimoine lorsqu’on en comprend mal les enjeux. On ne protège pas le patrimoine lorsqu’on utilise l’hypothèse comme forme d’accusation. On ne protège pas le patrimoine lorsqu’on fait régner pression médiatique et logique permanente du soupçon.

C’est pourquoi La Tribune du bob’Art s’attèlera désormais à offrir une voix à tous ceux qui consacrent leur vie à développer le patrimoine de leur pays mais qui, faute de moyens et de soutien, jettent finalement l’éponge ou revoient leurs projets à la baisse. Une voix, aussi, à tous ceux qui subissent les méthodes malhonnêtes de Didier Rykner et la mise à l’index par son tribunal de l’art. M. Rykner, ne se réjouissait-il pas, d’ailleurs, lorsque Le Point le dépeignait comme « le loup blanc, et redouté, dans le petit milieu du patrimoine » ?



La Tribune du bob’Art décryptera donc de façon régulière les accusations que porte ou qu’a porté Didier Rykner dans le milieu de l’art et du patrimoine. Elle tâchera cependant de faire preuve de cette honnêteté intellectuelle qui lui manque si souvent. Ainsi, que son travail d’information sur les ventes et acquisitions du marché de l’art soit intéressant et renseigné, nous l’admettons. Qu’il ait pu dénoncer à raison certains scandales patrimoniaux, nous l’admettons. Tout le reste, nous le combattons.

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